La lettre de l’Insee[1] révèle les chiffres de la part de population étrangère en France en 2014 ; avec une population totale de 65,8 millions d’habitants (hors Mayotte), le pays compte 7,6 millions de personnes nées à l’étranger, soit 11,6 % de la population. Malgré les nuances à exercer[2], on compte parmi la population née à l’étranger 5,9 millions de personnes immigrées en France en 2014, soit 0,8 % de plus qu’en 2006. Avec un accroissement de population moyen de 0,5% (soit 2,6 millions de personnes en plus en 2006 et 2014), force est de constater que l’augmentation est en grande part due à la croissance du nombre d’immigrés : avec 700 000 immigrés supplémentaires durant ce laps de temps, les flux migratoires constituent une donnée essentielle à l’appréhension de la démographie française.

En ce qui concerne les individus nés en France, sont comptées les personnes de nationalité française ou ayant la double nationalité et ceux de nationalité étrangère (soit 0,6 millions de personnes). Ces dernières sont dans quatre cas sur cinq des enfants de moins de quatorze ans ; nouvelle génération qui va, à terme, faire acquérir à leurs parents la nationalité française de droit[3]. Bénéficiant des protections et soutien du système social français, le fort taux de ces nouveaux arrivants constitue un sujet préoccupant : avec atteint 678 millions[4] d’euros versés pour les Aides Médicales d’Etat pour l’année 2015, la France n’a plus les moyens, en regard de la crise économique profonde qu’elle traverse, d’assurer cette aide gratuite, n’exigeant – fait unique au monde, aucune contrepartie.

 

[1] Insee Focus n°38 – octobre 2015

[2] Tous les étrangers n’étant pas immigrés, celle-ci n’étant pas affectée par les acquisitions de nationalité mais définie selon la nationalité à la naissance.

[3] Soit à leur majorité, soit sous réserve d’avoir résidé cinq ans en France depuis l’âge de 11 ans.

[4] Juin 2015, rapport du Sénat par M. Delattre, voir http://www.senat.fr/commission/fin/pjlf2015/np/np25/np255.html

aloysia biessy