Fort de son réseau construit sur 2,9 millions d’entreprises du commerce, de l’industrie et des services, les Chambres de Commerce et d’Industrie comptent 125 établissements publics de l’État répartis sur l’ensemble du territoire français. Elles peuvent également s’appuyer sur des antennes à l’international, avec 115 implantations de celles-ci à l’étranger.

A l’aube de la présidentielle, les Chambres de Commerce et d’Industrie proposaient plusieurs pistes de réflexion pour la réussite du développement des entreprises. De l’accompagnement des entreprises à l’assurance d’un meilleur accès aux services de développement économique, de la formation à la préparation aux décisions publiques, les CCI ont porté neuf propositions dans cet objectif. A l’heure où 55 000 Français créent chaque année leur entreprise, où un Français sur quatre en rêve et où six jeunes sur dix[1] s’y révèlent favorables, quelles sont les propositions de CCI France ?

 

  • Les CCI : un accompagnateur de choix

Assurer la formation

« Donner tout au long de son cursus à chaque élève, étudiant, apprenti ou enseignant, une éducation à la démarche entrepreneuriale et expérimentale[2] » constitue une priorité de CCI France. Dans ce cadre, elles forment chaque année près de 500 000 personnes et comptent 100 000 étudiants et 80 000 apprentis annuels. Afin de proposer ces différentes formations, elles s’appuient sur 500 établissements ainsi que 142 Centres de Formation d’Apprentis et 120 écoles supérieures. Miser sur la « montée en gamme des compétences » par l’intermédiaire de « l’apprentissage et l’excellence de [leur] enseignement » constituent les grandes orientations des CCI en matière de formation.

CCI France organise également des formations 5 jours pour Entreprendre, soit une certification rapide permettant à l’apprenti d’acquérir les compétences d’un chef d’entreprise. Elles disposent également de 21 écoles de « managers » comprenant des formations de préparation et des formations de renforcement.

Accompagner les structures

Parce qu’elles apportent appui et conseil aux TPE et PME, les CCI souhaitent encourager la pérennité des entreprises par le développement d’un accompagnement adapté. Selon le rapport des CCI, il conviendrait d’apporter pour chaque créateur ou repreneur la « garantie d’un accompagnement triennal personnalisé » de sorte à soutenir les premières années de l’entreprise. Avec 150 000 porteurs de projets reçus par an et garantes de 30 000 jeunes entreprises hébergées par ses soins, les CCI se targuent d’être un accompagnateur adapté.

C’est dans cette même perspective qu’elles proposent leur intermédiaire dans le cadre de la généralisation des démarches de contractualisation auprès des instances locales (Conseils régionaux, départementaux, métropoles, intercommunalités) afin de permettre aux entreprises de proposer à celles-ci des services « lisibles et agiles ». Avec ses 41 000 entreprises conseillées par an à l’international, les CCI assurent également être en capacité d’appuyer la structuration des entreprises françaises à l’international.

Les outils d’accompagnement mis à disposition

 

Plusieurs « outils » notamment numériques, permettent à CCI France d’exercer un accompagnement sur le long terme. Par exemple, elles proposent une application Internet visant à « formaliser son projet de création et éditer son business plan » appelé CCI Business Builder[3]. De même, CCI France propose 4700 aides techniques financières et un livret d’aides personnalisées (LAP) ainsi que des plateformes permettant de s’exercer à convaincre et s’adapter aux financeurs. 34 % des entreprises meurent avant leur sixième année lorsqu’elles sont accompagnées, contre 50% lorsqu’elles ne bénéficient pas de cette intermission : c’est la raison pour laquelle CCI France se révèlent particulièrement favorables à ce soutien longue durée.

 

 

  • Les CCI : promotrice de la transition écologique et numérique

 

Faciliter la transition écologique

Pour les CCI, l’attractivité des centres-villes ne sera possible que lorsque les dotations seront réorientées expressément vers les communes et les intercommunalités favorisant les projets d’implantation et de développements commerciaux. Une revitalisation des centres-villes qui passera par l’encouragement des circuits courts. Ceux-là doivent être permis par un recensement des ressources de proximité destiné à mieux faire connaître aux collectivités les activités dont elles bénéficient. A cet égard, les CCI bénéficient déjà du « recensement du capital énergétique, commercial, industriel et humain… » qu’elles peuvent mettre à disposition des communes, notamment dans le cadre du passage de entreprises à la transition écologique à laquelle elle aspire. Par ailleurs, les « CCI encouragent la maîtrise des impacts environnementaux et des consommations énergétiques comme vecteur de croissance », explique CCI France dans sa lettre de mai 2017.

Encourager la transformation numérique

C’est dans cette même perspective qu’elles proposent la mise en place de « plateformes territoriales de mutation économique », permettant aux entreprises et leurs salariés de viser la transformation numérique de leur structure à travers tout le territoire français. « Nous ambitionnons de faire des CCI des établissements exemplaires pouvant afficher bientôt la numérisation de 100 % des démarches administratives », explique le Président de CCI France Pierre Goguet. Pour ce dernier, cette démarche de soutien à la transformation numérique continue un approfondissement de l’accompagnement de proximité déjà proposé par le réseau.

 

  • Les CCI : interlocuteur privilégié de l’État ?

 

Représenter les entreprises auprès de L’État

Pour CCI France, la coordination de l’action publique est un droit pour les entreprises. C’est pourquoi elles souhaitent « co-construire les services au bénéfice des entreprises avec les collectivité » dans une démarche complémentaire à celle de l’Etat. Représentatives de près de trois millions d’entreprises, les Chambres du Commerce et d’Industrie assurent être à même de « mieux préparer les décisions publiques en matière économique ». Elles indiquent être en ce sens de véritables « corps intermédiaires de l’Etat », des « centres d’expertise » en capacité de mener des études d’impacts au préalable de toute mesure législative ou réglementaire affectant les entreprises. Elles souhaitent aussi participer à la diffusion de la culture entrepreneuriale auprès des décideurs politiques. Parmi les propositions des CCI au personnel politique, on trouve notamment la promotion de « l’allègement significatif » des charges des entreprises, visant à en encourager la compétitivité et l’attractivité de la France.

L’investissement de demain : perpétuer le projet « Industrie du Futur »  

Pour CCI France, il est nécessaire de confirmer les efforts ayant été initiés à l’issu du mandat précédent en faveur de l’industrie[4]. En avril 2015, François Hollande avait en effet porté un projet dénommée « Industrie du Futur », dont l’objectif serait – selon CCI France – de transformer l’industrie afin que celle-ci réponde mieux aux trois défis de demain (technologie & numérique, énergétique & écologie, stratégique & organisationnel). CCI France s’est investi dans ce projet et compte mener son action autour de différents axes, parmi lesquels on compte « la valorisation du portefeuille d’offres technologiques » ou « l’internationalisation des entreprises concernées sur les marchés extérieurs ».

Les outils informatiques développées pour évaluer le niveau de l’entreprise dans le projet sont nombreux : le Scan « Industrie du Futur » permet par exemple de mesurer le niveau de maturité d’une entreprise industrielle à l’aide de 60 questions articulées autour de cinq thèmes, de manière à encourager les entreprises à anticiper les transformations auxquelles seront bientôt confrontées leurs structures. Est également mis en place un répertoire national des « Offreurs de solutions », une base de données crée en partenariat avec les CCI et Alliance pour l’Industrie du futur et présentant une cartographie des offres sur le territoire de manière à mettre en réseau les entreprises.

Les projets de développement des CCI

Pour consolider le plan Industrie du Futur, les CCI envisagent différentes mesures pour consolider le déploiement du programme.  En premier lieu, elles envisagent de perpétuer leur sensibilisation d’anticipation aux risques des petites entreprises par la mise à disposition des outils plus haut nommés, en partenariat avec les instances locales. Elles comptent également mettre en place un « Observatoire national de l’Industrie du Futur » pour exploiter les données du Scan et des Offreurs de solutions afin de faire apparaître les tendances régionales. Enfin, elles souhaitent mettre en réseau les sous-traitants industriels, grâce à la création d’une « communauté des offreurs de solution pour l’Industrie du Futur ».

Enfin, fortes de leur connaissance des entreprises sur le territoire français, les CCI envisagent de s’associer à la promotion des labels dits « French Fab » et « Creative Industry » ; une manière de valoriser, avec l’aide des régions, les meilleures entreprises françaises. Le dernier projet proposé par CCI France est de pérenniser le mécanisme de suramortissement mis en place d’avril 2015 à 2017 à l’occasion du Plan Robot mis en œuvre par les CCI lors du rapport Gallois (2012). Un dispositif qui, à moyen terme, permettrait de favoriser l’investissement au cœur des entreprises œuvrant dans le secteur industriel.

 

 

 

 

Source :

Les 9 propositions de CCI de France pour faire réussir les entreprises, mars 2017.

Lettre CCI France, n°11, mai 2017.

[1] Voir sondage OpinionWay, Janvier 2017, cité dans la lettre CCI France, n°11, mai 2017.

[2] Op. Cit.

[3] « Cet outil a été en partie financé par le fonds de modernisation de CCI France mis en place par la loi de finances pour 2016 » explique la lettre de CCI France. Op. cit.

[4] N.b. En France, l’industrie représente 12.4% du PIB et génère 74 % des exportations et 80 % de la recherche et développement. Op. Cit.

aloysia biessy