Le mardi 23 septembre s’est tenu le Sommet 2014 sur le Climat, au  siège de l’ONU à New-York. Il a été précédé par une mobilisation dans de nombreuses villes à travers la France et le monde visant à alerter les politiques qui, selon elle, n’agissent pas suffisamment ; et précède lui-même la Conférence mondiale pour le climat qui se tiendra au Bourget à l’automne 2015.

Un thème « de gauche » ?

En France, le thème de l’écologie est bien souvent considéré comme celui des Verts en particulier ou de la gauche en général.

Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie du Développement durable et de l’Energie, a d’ailleurs déposé son projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, qui sera discuté en séance publique dès le 1er octobre. Le nom de ce projet, d’abord appelé uniquement « transition énergétique », dénote cette vision « verte » du développement durable. Plus de 2300 amendements ont été déposés et seront examinés du mercredi 24 septembre au vendredi 26 par une commission spéciale, dont les rapporteurs ne sont issus que du Parti socialiste ou des Verts, ce que déplore, à juste titre, l’opposition.

Au sein du parti Europe-Ecologie-les-Verts, une controverse a été lancée par M. José Bové concernant la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA (gestation pour autrui), considérant ces deux activités non conformes à la philosophie écologiste, au même titre que les OGM (organisme génétiquement modifié). En effet, M. Mamère a pris sa défense à plusieurs reprises, souhaitant un débat de fond sur la question et pas uniquement l’intervention unique de commissions féministes ou LGBT (lesbiennes, gays, bi-sexuels et transsexuels) et de leurs revendications.

Sortir l’écologie de toute idéologie ou de tout parti politique

En effet, il est indispensable que ce débat sorte de toute idéologie ou de logique de parti. Le sujet nous concerne tous et doit être étendu à divers domaines, plus larges que l’unique environnement : l’homme, l’éthique, la bioéthique, l’économie, la consommation, le travail, l’art ou encore même la politique. Nous avons besoin d’un projet global, qui mette l’homme au centre, en particulier le plus faible.

Les membres d’EELV mettent d’ailleurs bien souvent l’écologie à mal, comme nous le montre l’exemple de la GPA et la PMA. Comme le dit le député Noël Mamère : « Défendre la modernité, ce n’est pas se soumettre à la modernisation capitaliste et aux modes éphémères qu’elle génère ». Dans leur programme, ils prennent en compte les différents aspects d’une écologie complète (environnement, économie, vivre-ensemble, droits et émancipation), le parti des Verts semble empreint d’idéologie anti-libérale mais libertaire, par l’égalitarisme strict pour tous les hommes. Ils sont incontournables sur le sujet et pourtant, ils ne devraient avoir aucun monopole. C’était d’ailleurs un peu la démarche de Nicolas Hulot et de son pacte écologique lors des présidentielles de 2007, afin que la protection de notre environnement soient au centre des préoccupations de nos décideurs. L’idée était louable, mais les effets peu significatifs.

Un mouvement s’est donc lancé dans ce sens, suite aux rassemblements de La Manif pour tous : le « Courant Pour une l’Ecologie Humaine », qui souhaite mettre le respect de la dignité humaine au cœur de nos modes de vie et de nos pratiques professionnelles. Ils prônent avant tout le changement des mentalités pour une écologie chrétienne, dans nos actes de la vie quotidienne. Ils souhaitent se réapproprier cette question du vivre ensemble, mise à mal par l’individualisme et la spirale libérale et libertaire. Ils font alors un repérage puis la promotion de toutes ces petites ou grandes initiatives.

Dans la même lancée, trois jeunes auteurs ont écrit l’ouvrage « Nos limites. Pour une écologie intégrale », Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Nørgaard Rockvam, en réponse au « No limit » de la génération de mai 68. Les rebelles de 68 avaient-ils tort de désirer que certaines portes s’ouvrent ? Non, sûrement pas, mais en abattant tous les murs dans leur fougue, ils ont fait le jeu de ceux qu’ils croyaient combattre. Leurs rêves ont été corrompus, parce que leur refus des limites a « déshumanisé » l’homme au lieu de le libérer. Aux rêves brisés et clivages dépassés de leurs aînés, les trois jeunes auteurs opposent une écologie intégrale, qui est une philosophie au sens qu’en avaient les Anciens, c’est-à-dire une manière de penser et aussi de vivre : « Simplifier son existence, c’est vivre ce que nous nous proposons d’appeler une « écologie intégrale ». L’écologie intégrale ne choisit ni l’humain contre la nature ni la nature contre l’humain. Elle cherche au contraire à réconcilier l’humanisme et l’environnementalisme, à faire la synthèse entre respect absolu de la dignité humaine et préservation de la biodiversité. Promouvoir l’écologie intégrale, c’est reconnaître qu’on ne saurait défendre l’une sans protéger l’autre, se soucier des plus fragiles sans s’opposer à tout ce que nos modes de vie peuvent avoir de dégradant et de destructeur. Car la détérioration de notre environnement ne peut qu’entraîner notre propre déshumanisation. »

Il s’agit ici de beaux exemples de réappropriation du thème de l’écologie, qui dépasse la question unique de l’environnement pour le lier à celle de l’humain et qui dépasse l’unique action politique pour un changement de notre vivre ensemble, dans le respect de l’homme et en particulier du plus faible.

Note à télécharger : Se-reapproprier-l-ecologie

France Renaissance

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