Pour Jean-Yves le Gallou, l’immigration a fait ses preuves : insécurité (18% de la population est étrangère en Ile-de-France et 42% des meurtres sont commis par des étrangers [1]), catastrophe budgétaire (une politique d’asile à 2 milliards d’euros avant la nouvelle vague migratoire [2]), atteintes aux libertés,… : l’ancien eurodéputé européen nous dresse un tableau alarmant de l’état de l’immigration en France. 

 

Le constat : les causes de la catastrophe, la trahison 

 

 

 

 

France Renaissance. Vous faites l’état d’un grand nombre de phénomènes catastrophiques dont l’immigration est responsable en France (insécurité,difficultés sanitaires, budgétaires, atteintes aux libertés,…). Quelles sont selon vous les problèmes les plus alarmants, auquel il serait éventuellement possible de répondre dans l’immédiat ?

 

Jean-Yves le Gallou. La conséquence la plus concrète de l’immigration est l’insécurité… Les gens la mesurent tous les jours. En revanche, les deux calamités les plus graves sont le grand remplacement démographique et son inéluctable corolaire, le grand remplacement civilisationnel. Aujourd’hui, un tiers des nouveaux nés en France ne sont pas d’origine européenne ; en Ile-de-France, ce sont les deux-tiers des naissances qui sont concernés, comme le laissent supposer les chiffres de dépistage de la drépanocytose (statistiques du ministère de la Santé). L’immigration est principalement d’origine africaine ou arabe. Or, de même qu’on trouve des pommes sous les pommiers, il est du ressort naturel des africains d’africaniser, des arabo-musulmans d’islamiser. L’Islam est une religion étrangère à nos traditions, nos cultures : son immersion en Europe engendre de facto un changement dans la manière dont on appréhende la réalité, et débouche ainsi sur un grand remplacement civilisationnel.
Cela se traduit dans deux domaines essentiels : une conception différente des libertés, avec le rétablissement de la peine de mort pour blasphème (attentats de Charlie Hebdo) et un changement radical dans la vision des femmes – oudu rapport entre les hommes et les femmes. Un argument fallacieux des milieux islamistes militants a consisté à nous faire croire, à l’orée de quelques manifestations, que le port du voile relevait du libre choix de la femme. Certes, c’est un choix individuel. Mais pour une femme vivant dans un milieu peuplé de musulmans, il devient difficile de ne pas porter le voile sans devenir une proie.
Indépendamment de ces problèmes, d’autres conséquences non négligeables sont à prendre en compte : l’immigration de masse pèse sur les salaires, les familles, le logement,… Mais le grand remplacement, l’insécurité, l’atteinte aux libertés, demeurent les piliers de la catastrophe.

 

France Renaissance. Vous indiquez dans la troisième partie de votre ouvrage que le déferlement migratoire que subit actuellement l’Europe est facilité par « quelques idéologues organisés en minorité agissantes ».

  • Trahison des élites, accomplie en pleine paix : le phénomène est inédit. Pouvez-vous nous désigner ses tenants ?

Jean-Yves le Gallou. En réalité, ce sont quelques membres de la super-classe mondiale – soit quelques dizaines de milliers d’hommes à la tête de multinationales, de grandes banques – qui mènent la danse. Imbriqués dans une logique de mondialisation, ces promoteurs de l’indifférenciation entre producteurs et consommateurs trouvent des intérêts à l’immigration de masse. Prenons un exemple : un immigré d’Afrique venant s’installer en Europe dispose d’un double avantages du point de vue des grandes entreprises financières (TPE et PME exclues) : cela pèse à la baisse sur les salaires, permet d’augmenter la marge des profits… et cela étend le marché, en augmentant le nombre de consommateurs solvables. Un Africain en Europe va consommer davantage qu’un Africain en Afrique. L’essentiel des grands médias occidentaux étant dirigés par les représentants de cette classe mondiale, le circuit est bouclé ! Ses têtes sont nombreuses : en France, c’est le milliardaire Patrick Drahi, le ténor du luxe Bernard Arnault, François Pinault, Bouygues, Lagardère – dont l’actionnaire principal est le Qatar. Toutes ces personnalités ont intérêt à promouvoir la mondialisation et l’immigration…. Elles interviennent aussi par l’intermédiaire d’Organisations Non Gouvernementales (ONG), elles aussi financées par des grandes officines de la super-classe mondiale. Derrière les SOS Racisme, le lobby LGBT, l’association No Borders, ce sont les financements de Soros, de la Ford Fondation,… Grandes fondations mondialistes américaines qui permettent à ce petit monde d’exister, alimentant financièrement leurs actions en même temps qu’elles incitent les médias à en parler…  Sous une forme assez dérisoire, les « nuits debout » en constituent le dernier état.

 

  • La réinformation, combat que vous menez de longue date, est-elle en capacité de remettre leur légitimité en question ?

Jean-Yves le Gallou. Elle est en capacité de créer le doute : il y a de cela dix ou douze ans, le  monopole de l’information était détenu par ces organisations réputées humanitaires, ces médias subventionnés. Ce qu’ils assénaient ne rencontraient  pas de contestations. S’ils continuent de marteler la même propagande, de manière plus intense encore qu’autrefois, il existe à la périphérie des petits organes de réinformation permettant d’accéder à une information complémentaire, voire contradictoire. Ces petits réseaux offrent un autre aspect de la réalité, celui-là même que nie avec force l’oligarchie médiatique. Le doute commence à être distillé, affaiblissant considérablement leur capacité « d’intoxication »… Sorte de combat de Gulliver (les grandes organisations)  contre les lilliputiens (réseaux de réinformation). Une foule de lilliputiens peut parvenir à ligoter Gulliver ou à faire douter les médias de propagande. Aussi, si la propagande fonctionne à plein régime, elle se heurte désormais au doute.

 

France Renaissance. Vous mentionnez la force des « grands lobbies communautaires » (CRIF, CRAN, CFCM) imposant une interdiction de toute affirmation nationale ou religieuse de la part de la majorité de la population française et de ses représentants [4].

Dans quelle mesure une réaffirmation nationale ou religieuse est-elle souhaitable en France? 

Jean-Yves le Gallou. Certaines minorités se sont déjà communautarisées dans leurs quartiers, leurs écoles, à travers leurs pratiques alimentaires. En même temps qu’elles se communautarisaient, la majorité a été sommée de se « désidentariser ». Soit une sommation au renoncement d’un certain nombre d’éléments culturels, destinés à ne pas gêner les autres. Un fait révélateur : il y a en France 10% de Mahométans mais 60% des animaux de boucherie sont abattus selon le rite hallal ! Cette imposition d’une règle minoritaire à la majorité n’est pas acceptable; cette dernière doit réaffirmer ses coutumes, défendre ses fêtes. Ce n’est pas parce qu’il y a des musulmans que les Européens doivent renoncer à fêter Noël, à la fête de l’Assomption, ses traditions gastronomiques,…. J’appelle à une ré-identarisation de la majorité, voire à la communautarisation du peuple de culture européenne, souvent de religion chrétienne.

 

France Renaissance. La force de ces réseaux semble venir du caractère autoproclamé vertueux de son combat. Comment la société civile peut-elle réagir face à de telles officines, qui imposent une sémantique supposée légitime depuis près de 70 ans – pour la plus ancienne [5] ?  

Jean-Yves le Gallou. Les organisations communautaires et la grande culpabilisation des européens ne se sont pas construites au sortir de la seconde guerre mondiale, mais à partir des années 1970. A cette période, la culpabilité allemande issue de la seconde guerre mondiale a été étendue à l’ensemble des pays européens….y compris à ceux qui avaient adopté une posture neutre (Suisse), à ceux qui ont résisté, ceux qui s’étaient battus contre l’Allemagne (Grande-Bretagne). Pire encore : cette culpabilité post-conflit à essaimé, faisant resurgir les remords de la colonisation – dont on fait porter le chapeau même à des pays qui y étaient étrangers – engendrant une culpabilité sur le phénomène de l’esclavage – y compris aux pays qui n’y ont jamais eu recours. L’ensemble des pays européens est ainsi triplement culpabilisé et cette arme d’intimidation massive est fondée sur une lecture de l’Histoire totalement orientée et malhonnête. Parfait exemple de cette uchronie : l’histoire de la traite. La traite européenne a duré moins longtemps que celle exercée par les pays arabo-musulmans et a concerné moins de monde. Si beaucoup de civilisations ont pratiqué l’esclavage, la seule l’ayant abolie, c’est la civilisation européenne !  Nous n’avons donc aucune raison d’accepter cette forme de culpabilité. Le redressement des peuples européens s’opérera par le rejet de ces culpabilités cumulatives et sélectives.

 

Changer de paradigme : résister, trouver de nouvelles issues 

France Renaissance. Face à un tel constat, vous signalez vous-même qu’il y a de quoi désespérer – « la question qui se pose, que faire ? Le lecteur désespéré peut être tenté de répondre : rien » [6]. Devant le constat démographique alarmant, la tentation de l’inaction est grande. Quelle réponse concrète peut-on apporter à ce phénomène si révélateur du « grand remplacement » ? 

 

Jean-Yves le Gallou. Les réponses ne sont pas techniques, ni politiques : elles sont culturelles, mentales. Il est nécessaire de changer de paradigme : passer d’une perspective de culpabilisation à celle de la fierté de son héritage est fondamental. Il faut aussi relativiser le raisonnement promouvant le seul droit des individus à immigrer. A l’heure actuelle, tout immigré clandestin se voit ouvrir une série de droits en oubliant le droit collectif des peuples européens à défendre leur identité. Enfin, c’est la souveraineté qu’il convient de remettre aux mains du peuple – à travers ses élus, leurs représentants, le référendum. Or, aujourd’hui le pouvoir est exercé par les juges; ceux-ci ont réalisé un véritable coup d’Etat, interprétant de manière subjective des principes très généraux. Je pense tant à la Cour de Cassation qu’au Conseil d’Etat, au Conseil Constitutionnel ou à la Cour Européenne des droits de l’homme. Affirmer cela ne relève en rien de la menace à l’encontre des libertés ; les juges n’ont pas défendu les libertés, notamment les libertés collectives des peuples à rester eux-mêmes. Ils ne se sont pas élevés pour défendre les libertés individuelles, notamment la liberté d’expression. Sans cesse bafouée, toute opinion divergente est condamnée dès lors qu’elle est jugée incorrecte, inopportune. Ces officines admettent très bien que toute idée jugée antipathique soit interdite  : le procédé est stalinien. Ces grands organes judiciaires, ce qu’on appelle l’Etat de Droit, ne protègent pas les libertés individuelles ni la détermination du peuple à demeurer souverain.

 

France Renaissance. Pour certains, la régulation de l’immigration passera par la révision des accords de Schengen. François Billot de Lochner nous disait récemment : « Il s’agit, pour la France, de rétablir  les frontières nationales et refuser toute entrée non désirée sur son territoire ». En revanche, pour vous, cela semble un détail ; « Ce n’est pas suffisant », nous dites-vous [7]. Pouvez-vous nous expliquer cette divergence d’opinion ? 

 

Jean-Yves le Gallou. Le problème soulevé par l’immigration existait avant Schengen. Nous faisons face à un deux poids deux mesures : une manifestation à Calais dénonçant l’immigration massive se verra sauvagement réprimée. En revanche, une manifestation de clandestins illégaux ne fera pas l’objet de punition.  Schengen n’est donc pas la clef du problème. En fait, actuellement, Schengen n’existe plus vraiment : et, pour autant, les problèmes demeurent ! Paradoxalement, si Schengen avait été appliquée, la situation eût été moins dramatique. En effet, à l’origine, Schengen envisage la protection des frontières extérieures à l’Europe. Et pourtant : lorsque les bateaux en Méditerranée sont récupérés par les autorités, celles-ci, au lieu de les ramener sur les terres d’origine des autochtones, les font échoir sur des îles grecques ou italiennes. Se faisant, Schengen est bafoué. De même, quand Viktor Orban a voulu fermer ses frontières – ce qui relève de l’application même de Schengen, on le lui a reproché… Le problème dépasse donc Schengen et pointer des solutions toutes faites de la sorte est un peu trop commode.
Il faut appliquer un changement de vision global. Nous ne pouvons pas assimiler ces millions de gens venus d’ailleurs si nous voulons rester nous-mêmes : vivre dans des pays de culture européenne, attachés aux libertés. Pour garantir cette protection de notre identité, il faut arrêter toute forme d’immigration.
Il faut dénoncer le paradoxe : l’Union Européenne a dénaturé l’idée d’Europe. A l’occasion de la vague migratoire, beaucoup d’Européens ont pris conscience de la solidarité qu’ils devaient avoir les uns vis-à-vis des autres au regard de leur civilisation européenne commune. Le phénomène est déjà présent à l’est de l’Europe où les pays du groupe de Visegrad se retrouvent et tentent de protéger leur identité de manière plus consciente et organisée que ce n’est le cas à l’ouest… Le clivage  à l’intérieur de l’Allemagne est révélateur : la province résistant avec le plus de fermeté est la Saxe, qui se trouve en ex Allemagne de l’Est. Une partie de l’ex-Allemagne de l’Est qui n’était pas touchée par les télévisions américaines…

Se procurer l’ouvrage de Jean-Yves le Gallou, Immigration la catastrophe ; que faire ?, Via Romana, 2016.

 [1] Jean-Yves le Gallou, Immigration la catastrophe ; que faire ?, Via Romana, 2016, p.26.

[2] Op.cit, p.96.

[3] Op, cit. p.202.

[4] Op. cit., p.215.

[5] Le CRIF est né en 1944, le CRAN depuis 2005, le CFCM depuis 2003

[6] Op.cit, p.325

[7] Op, cit. p.412

 

aloysia biessy