Il y a plus de 220 000 avortements par an et 33% des femmes ont eu recours à une IVG au  moins une fois dans leur vie (selon l’étude de l’INED publiée le 15 janvier 2014). C’est le triste bilan de la loi Veil dont le gouvernement vient de « fêter » les 40 ans en grande pompe.

Malgré ce triste record, un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes estime que la pratique de l’IVG est trop restreinte, et que le gouvernement doit mettre tous les moyens en œuvre pour que cette pratique soit possible dans les meilleurs délais partout en France.

Florilège parmi les 34 propositions du rapport :

–       Supprimer l’obligation du délai de réflexion de 7 jours prévu entre les deux premières consultations.

–       Permettre à des professionnels non médecins de réaliser le premier rendez-vous et de délivrer la première attestation (infirmiers, conseillers conjugal et familial, sages-femmes).

–       Permettre l’IVG par aspiration dans les centres de santé, les centres de planification ou d’éducation familiale (CPEF), et les maisons médicales pluridisciplinaires.

–       Supprimer la forfaitisation de l’IVG et appliquer la prise en charge à 100% de l’IVG à tous les actes associés à l’IVG.

–       Créer un « Plan National sexualités-contraceptions-IVG » ainsi qu’un « Observatoire national sexualités-contraceptions-IVG ».

Ce rapport estime que l’avortement est une offre de soin comme un autre, considérant par là-même qu’une femme enceinte a contracté une maladie. Il déplore la fermeture des centres d’avortement en France, ainsi que le manque de personnels qualifiés pour pratiquer des IVG. Les rédacteurs de ce texte regrettent même l’absence d’une « relève militante » (sic), avouant ainsi que la pratique de l’avortement n’est pas anodin. Il n’empêche, pour les rapporteurs, la clause de conscience des médecins (dont le rôle est, rappelons-le, de soigner et de protéger la vie avant tout), pose problème. Sous le prétexte fallacieux consistant à dire qu’une clause de conscience existe déjà pour tout le personnel soignant pour l’ensemble des actes médicaux, une clause spécifique pour l’IVG est ainsi superflue, qu’il conviendrait de supprimer.

Un rapport dans la continuité des désirs de Marisol Touraine de faire de l’avortement un droit à part entière :

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des Femmes voulait aller déjà très loin dans le processus généralisé d’avortement en France.  Pas encore satisfaite par la suppression de la notion de « situation de détresse » pour justifier une demande d’avortement, le ministre souhaitant inscrire son nom au côté de celui de Simone Veil a présenté l’année dernière son programme national d’actions pour améliorer l’accès à l’IVG en France avec une ambition clairement affichée : « sans cesse défendre le droit à l’avortement en améliorant son accès pour les femmes qui souhaitent interrompre une grossesse. »

Parmi les huit propositions, une phare : les sages-femmes pourront désormais pratiquer des IVG médicamenteuses. Suit un justificatif effarant : « Par l’augmentation de l’offre sur tout le territoire, cette mesure permettra ainsi aux femmes d’accéder plus facilement à l’IVG. Cette mesure poursuit également l’objectif d’une meilleure reconnaissance du rôle des sages-femmes. » Gageons que les sages-femmes aspirent à une reconnaissance autre et plus valorisante que celle d’avoir le droit de mettre un terme à la vie humaine.

Revue de cette proposition :

Mieux informer les femmes sur leurs « droits » :

Il s’agit de la création d’un numéro national d’appel sur « la sexualité, la contraception et l’IVG », ainsi que d’une campagne d’information internet. Ce numéro et ce site permettront de  diffuser «  des informations neutres et objectives sur l’avortement, alors que les groupes anti-IVG proposent aux femmes, via leurs lignes d’écoute, des informations fallacieuses et culpabilisantes. » Une chose est certaine, ce numéro ne proposera en aucun cas d’alternative à l’IVG.

Une amélioration de la prise en charge financière de l’IVG :

Le remboursement total de l’avortement par la Sécurité sociale n’étant pas suffisant une amélioration est souhaitée par Marisol Touraine.  Sont demandées l’harmonisation de la prise en charge de l’IVG en ville avec celui de l’IVG en établissement de santé, généralisation du tiers payant pour ne pas avoir à avancer les dépenses et banaliser encore plus l’acte. Il est également question d’une prise en charge accélérée pour les IVG entre 10 et 12 semaines de grossesses. Il s’agit donc de revenir sur tous les délais qui pourraient permettre un changement d’avis.

L’offre diversifiée sur tout le territoire

Un plan régional de santé doit être mis en place pour s’assurer que les IVG pourront être effectuées sur tout le territoire. Pour cela le ministre veut autoriser les centres de santé à pratiquer des IVG instrumentales. Il s’agit de renforcer « l’offre de proximité » pour donner un « choix de méthode » entre IVG médicamenteuse et IVG instrumentales sur tout le territoire. Le recrutement de praticiens contractuels dans les établissements sera simplifié pour essayer de pallier le manque d’enthousiasme des médecins. Une commission sur les données et la connaissance de l’IVG doit être mise en place. Et enfin la possibilité sera donnée aux sages-femmes de réaliser des IVG médicamenteuses.

Au lieu de poursuivre dans cette voie mortifère, pour la femme d’abord, pour la France ensuite, le gouvernement serait mieux inspiré de réfléchir à la mise en place d’une vraie politique de natalité. Il faut favoriser le développement des structures d’accueil pour permettre aux femmes enceintes en difficulté d’accoucher dans de bonnes conditions. Il faut qu’elles puissent y trouver un réconfort psychologique nécessaire afin qu’elles accueillent favorablement leur enfant dans leur vie. Un suivi sera nécessaire pour aider ses femmes souvent seules à élever leur enfant dans des conditions décentes.

Le soutien financier doit être au moins équivalent à celui que reçoit le planning familial. Si la femme enceinte estime qu’elle ne peut élever décemment son enfant, il faut favoriser l’adoption de cet enfant. Les démarches pour les familles souhaitant accueillir un enfant doivent être simplifiées.

Rédacteur Web