Samedi 24 octobre 2015, l’urgentiste de l’hôpital de Bayonne Nicolas Bonnemaison a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Motif : avoir accéléré la mort de sept de ses patients, à la vie desquels il a définitivement mis un terme sans prendre le soin de les en informer, tout comme leurs proches. La Cours d’Assises du Maine-et-Loire a reconnu le Docteur coupable d’un seul crime, sur les sept victimes. Renoncer à l’application du serment d’Hippocrate[1]ou mettre délibérément fin à la vie de ses patients sans tenir compte du respect du début de la vie jusqu’à son terme naturel n’est donc plus un motif d’une peine criminelle adéquate en France. Mais il se dégage surtout de cette affaire un caractère idéologique marqué, atmosphère sensible par le soutien dont bénéficie Nicolas Bonnemaison de la part des personnalités et institutions publiques[2]. Le projet de légalisation du « suicide assisté » semble en bonne voie d’achèvement, revendication politique que la majorité socialiste a ratifié en refusant notamment un amendement sur l’extension des soins palliatifs. Acquitté une première fois en 2014, la condamnation légère du Docteur Bonnemaison – un « acquittement déguisé » ( !) pour son avocat[3], laisse présager du tournant que va prendre la question de l’euthanasie au Parlement dans les années à venir.

 

[1] « J’utiliserai le régime pour l’utilité des malades, suivant mon pouvoir et mon jugement ; mais si c’est pour leur perte ou pour une injustice à leur égard, je jure d’y faire obstacle »

[2] Michèle Delaunay, ancien Ministre chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie ; Jean-Jacques Ameisen, Président du Comité Consultatif National d’Ethique, venus à la barre pour le défendre. Sans compter les associations promotrices du « droit à mourir dans la dignité » (sic).

[3] Maître Arnaud Dupin. Voir la Croix, 25/10/2015.

 

aloysia biessy