Les opposants à l’ABCD de l’égalité, dispositif marquant l’investiture de la théorie du genre sévissant depuis quelques mois dans 600 écoles en France à titre expérimental, fêtent une première victoire coïncidant avec le retrait de ce projet.

Néanmoins  s’y substitut un « plan d’action » très flou, que l’on sait composé d’une formation pour les enseignants et de la mise en ligne d’une « mallette pédagogique » visant à aider ces derniers dans leur tâche.

Rappel du dispositif ABCD de l’égalité

Le projet de l’ABCD visait à éradiquer le caractère sexué présent à l’école en dedans et hors de la classe, et de transmettre une « culture d’égalité entre les sexes » selon le dispositif suivant :

  • formation des formateurs et des formatrices : inspecteurs et inspectrices de l’Éducation nationale (IEN), conseillers et conseillères pédagogiques de circonscription (CPC) – session de formation académique (1 journée) pilotée par le chargé ou la chargée de mission académique « égalité filles-garçons » (septembre à Toussaint 2013) ;
  • sensibilisation des enseignants et des enseignantes du premier degré dans le cadre du plan de formation de proximité (1/2 journée) et accompagnement tout au long du déploiement selon des modalités définies au sein de chaque circonscription du premier degré (septembre à Toussaint 2013) ;
  • expérimentation et accompagnement des enseignants et des enseignantes dans les classes par les IEN/CPC (Toussaint 2013 à fin mars 2014) ;
  • évaluation du dispositif en vue de sa généralisation (avril à juin 2014).

 Une « escroquerie intellectuelle et morale »

Le retrait du projet de diffusion du dispositif de Najat Vallaud-Belkacem et Benoit Hamon est une première victoire pour les opposants à l’ABCD de l’égalité.

Les détracteurs comme Henri Guaino, qui qualifie l’ABCD d’escroquerie intellectuelle et morale, voient en ce projet l’instauration de la théorie du genre.

La Manif pour tous dénonce l’indifférenciation entre les sexes apportée par ces dispositifs mais aussi le fait de demander des réflexions si poussées à de si jeunes enfants tout en négligeant le rôle des parents.

Virginie Dubby-Miller députée UMP affirmait l’installation par le biais de l’ABCD de « l’enseignement du genre ».

Farida Belghoul créatrice des journées de retrait de l’école (JRE) salue finalement le retrait annoncé par Benoît Hamon considérant l’ABCD come une incitation pour les enfants à changer de sexe.

 De l’autre côté les collectifs, personnalités et associations de « la bien-pensance » qui se sont réunis derrière ce projet dénoncent les oppositions multiples qu’il a essuyées, trouvant leur bouc émissaire en une droite catholique diabolisée.

Les débats soulevés par ce projet ont, en effet, été de véritables joutes et l’abandon de l’ABCD est vu comme un grand recul par les partisans du projet.

La ministre du droit des femmes promet quant à elle un nouveau projet très ambitieux et rappelle que l’ABCD n’était qu’une expérimentation tandis que le plan d’action annoncé sera un dispositif généralisé pour toutes les écoles.

Ce nouveau dispositif annoncé est sans doute très dangereux puisqu’il irait plus loin que le précédent dispositif  bien qu’il ne soit destiné qu’aux professeurs.

Un nouveau plan d’action

Le premier projet balayé sera donc remplacé par un « plan d’action » constitué par une formation des enseignants.

Le plan d’action en question est prévu à ce jour comme une formation prodiguée pour tous les enseignants dans le but de transmettre les valeurs d’égalité entre filles et garçons pour cela une « mallette pédagogique» en ligne d’aide aux enseignants. Il est aussi prévu une « inclusion de l’égalité » dans les programmes en cours de refonte. Ce genre de mesures ayant déjà été mises en place : on se souvient par exemple du chapitre de biologie « devenir homme ou femme » introduit en 2011 dans les classes de première.

Pourtant le projet d’action annoncé reste très flou, on ne peut savoir s’il sera fondé sur ce qui avait été mis en place par l’ABCD ou sur de nouvelles démarches plus poussés.

 C’est donc une première victoire pour les opposants à l’instauration de la théorie du genre dans les écoles. Néanmoins la méfiance doit rester de mise face à un plan d’action investissant les écoles, lieux de l’avenir par excellence, avec des mesures poussant à l’indifférenciation entre les sexes, à la déconstruction des repères naturels pour les enfants redéfinissant l’identité sexuelle comme un simple sentiment d’appartenance à un sexe, et  à l’avènement in fine de la théorie du genre.

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