Philippe Isnard était à l’origine professeur d’histoire-géographie. Mais c’était avant sa révocation, motivée par la diffusion qu’il a faite, au cours d’un débat en cours d’éducation civique, d’un film montrant concrètement ce qu’est un avortement tardif (comme il était pratiqué en Espagne, jusqu’à six mois de grossesse, ou comme il est toujours pratiqué au Royaume-Unie sur des enfants dont la vie utérine se porte à quatre mois). Ce livre, publié en 2012, aux éditions Résistances, raconte le combat pour la vérité d’un professeur d’Histoire-Géographie condamné pour avoir exprimé une opinion contraire à celle de l’État.

Le 24 novembre 2010, un mois après avoir organisé, conformément aux instructions officielles, un débat sur l’avortement, il est illégalement suspendu par le ministre de l’Education par voie médiatique sur RTL, puis révoqué pour crime le 1er avril 2010, sans avoir pu obtenir de droit de réponse. Il est ensuite victime du harcèlement des autorités.

Lors de sa révocation, Philippe Isnard n’avait pas pu s’exprimer dans les médias qui ne lui ont pas accordé de droit de réponse. Ce livre est donc d’abord un témoignage de résistance au totalitarisme culturel qui règne dans notre pays. L’auteur veut que la population, qui a été manipulée, ait accès à la réalité des faits. Et en particulier, qu’elle sache le soutien massif que lui ont apporté les élèves. Par exemple, dans la classe ou il a initié le fameux, tous les élèves ont rédigé, d’eux-mêmes, une pétition de soutien, qu’ils ont tous signée. Plus avant, l’auteur veut montrer, à l’aide d’extraits des documents officiels, le terrorisme intellectuel qui règne dans l’Éducation nationale. Les meilleurs exemples sont encore les extraits du rapport de la cellule de soutien psychologique, constituée suite au « traumatisme » subie par les élèves, mais boudée par ces derniers en réalité.

Selon l’auteur, il est urgent de résister, si l’on ne veut pas que les actes de répression et les privations de libertés se multiplient. Aujourd’hui, un professeur bardé de notations et d’appréciations élogieuses tout au long de sa carrière peut être révoqué comme un criminel pédophile (à qui cette mesure est normalement réservée, bien que l’auteur ait assisté à un conseil de discipline à l’encontre d’une enseignante pédophile dont la seule sanction fut un changement d’établissement) ; aujourd’hui des collégiens peuvent se voir interdire de se signer en entrant dans une cathédrale ; aujourd’hui, tenir des opinions contraires du régime peut même parfois conduire en prison. Et malheureusement, comme Philippe Isnard le rapporte, les directions diocésaines sont trop souvent à la remorque de ce régime répressif. Ce chrétien convaincu s’est vu refusé un poste dans l’enseignement privé par la direction diocésaine de l’enseignement catholique de Nice, contactée auparavant par l’Éducation nationale. Aucune direction diocésaine n’a pour l’instant eu le courage de recruter de ce professeur pro-vie qui se voit contraint de n’enseigner plus, lui qui en avait fait son métier.

Malgré de rares soutiens, en particulier les diocèses de Bayonne et de Toulon, et quelques médias libres, Philippe Isnard s’est trouvé bien seul face à ses détracteurs et aux sanctions de l’Éducation nationale. Cependant, il ne regrette pas son choix, et refuse même de le qualifier de désobéissance civile dans la mesure où l’organisation de débats est demandée par l’Éducation nationale, et que l’avortement était au programme. Le professeur d’Histoire-Géographie a respecté les instructions officielles à la lettre, ce qui prouve qu’il existe en France un « délit d’opinions chrétiennes ».

Lors de sa réception au CAPES déjà, Philippe Isnard, alors âgé de 21 ans, avait dû traîner l’Éducation Nationale devant les tribunaux, car celle-ci refusait de le titulariser. Contre le sectarisme de l’IUFM, la justice avait tranché en faveur du jeune certifié, condamnant l’Éducation Nationale pour discrimination en raison de ses opinions présumées catholiques.

Sa seule désobéissance fut de ne pas s’incliner devant le conseil de discipline, lequel lui a demandé un mea culpa public. L’auteur n’a pu se résoudre à accepter une déclaration de cette nature, qui aurait été « contraire à la science et la vérité » : « On me demandait en clair de déclarer que j’avais fait de la désinformation auprès des jeunes en matière d’IVG et sur le stérilet et de reconnaître et regretter publiquement mes “erreurs”. Ce que j’avais dit sur ces sujets était rigoureusement exact sur le plan scientifique, je ne pouvais donc pas m’incliner. »

Dans tous les cas, ce livre est publié dans l’espoir qu’un débat sur l’avortement puisse s’ouvrir à nouveau dans notre pays, car l’auteur considère que l’avortement de masse, tel qu’il est pratiqué en France, est une tragédie : « Il y a tant de vies détruites ou gâchées. » En particulier, il faudrait d’urgence proposer des aides aux femmes enceintes en difficulté, pour leur éviter ce traumatisme profond qu’est un avortement. Il faudrait aussi bien sûr responsabiliser les hommes pour qu’ils assument leurs actes mais aussi reconnaître leurs droits paternels. Car l’enfant à naître a aussi un père, dont le droit à pouvoir protéger son enfant, doit être reconnu.

Mais s’il doit un jour débattre, Philippe Isnard espère que ce sera avec son ministre de tutelle lors des faits : Luc Chatel !

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