Selon le Conseil d’orientation des retraites, centre d’études et de concertation entre les principaux acteurs du champ des retraites, trois facteurs doivent être conciliés pour parvenir à l’équilibre financier des retraites :

–          l’âge du départ à la retraite ;

–          le montant des prestations versées ;

–          la durée de cotisation.

Le principe du financement de la retraite est que le versement de cotisations par le salarié donne des droits à la retraite.

Le système obligatoire de retraite fonctionne en répartition : les pensions des retraités d’une année sont principalement financées par des ressources prélevées la même année.

En 2011, ces ressources provenaient pour les deux tiers des cotisations prélevées sur les revenus des actifs ; près d’un cinquième des ressources provenaient d’impôts et de taxes (CSG notamment), de transferts d’autres branches de la Sécurité sociale (chômage et famille) et de produits de gestion, et un sixième était constitué de subventions publiques visant à équilibrer certains régimes – incluant, pour le régime des fonctionnaires d’État, les cotisations versées par l’État en sa qualité d’employeur.

La pérennité financière du système, c’est-à-dire sa capacité à assurer le paiement des pensions, actuelles et futures, à l’ensemble de ses affiliés, apparaît comme une condition de sa survie. L’équation de cette pérennité financière est la suivante : un salarié doit cotiser suffisamment longtemps pour que ses droits puissent lui permettre d’accéder à la retraite ; en complément, l’équité et la solidarité intergénérationnelles sont fondamentales. Il faut donc que les générations plus jeunes travaillent et soient importantes en volume.

Or, nous sommes face à un véritable défi à la fois démographique et économique : la durée moyenne d’espérance de vie ne fait qu’augmenter, tandis que le taux de natalité est en diminution. Par ailleurs, le taux de chômage touche fortement les jeunes et les seniors – les empêchant ainsi de cotiser.

1)    La réglementation actuelle

La dernière réforme des retraites en 2010 a reporté l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et une durée de cotisation de 172 semestres. Cela a été vécu comme un drame dans l’opinion publique. La mise à la retraite par l’employeur est bloquée à 70 ans selon l’année de naissance du salarié.

Il faut pourtant rappeler qu’avant 1982, l’âge légal de départ à la retraite était de 65 ans, ramené alors à 60 ans.

2)    Les records de l’espérance de vie au cours des deux derniers siècles

De 1790 à 2010, on constate une progression de l’espérance de vie de 3 mois par année. Cela aboutit à une espérance de vie moyenne qui passe de 38 ans à 85 ans.

En effet, à partir du XIXème siècle, la mortalité infantile et les aléas extérieurs atteignant l’espérance de vie tels que les épidémies ont diminué. L’espérance de vie est ainsi favorisée par une meilleure alimentation et les progrès dans le domaine de la santé, de l’industrie et de l’éducation.

Sur la période 2005-2030, les estimations sur la durée de vie moyenne sont encourageantes, en particulier pour les 60-85 ans. Mais alors que le taux de natalité diminue, cela donne lieu à un phénomène de « papy-boom » : un Francilien sur quatre aura plus de 60 ans en 2030.

Selon l’INSEE, le nombre de personnes de 60 ans ou plus a cru de 22,6 % en dix ans et leur part dans l’ensemble de la population française est presque équivalente à celles des jeunes de moins de 20 ans (respectivement 23,5 % et 24,5 %).

3)    Réformes successives du système de retraite

Sous le mandat de Mitterrand, l’âge légal de départ à la retraite a été abaissé à 60 ans, alors que l’espérance de vie avait augmenté d’environ 10 ans depuis 1950.

La réforme Balladur en 1993 a fait augmenter la durée de cotisation de 150 à 160 trimestres et a actualisé les rémunérations versées en prenant en compte l’inflation.

La réforme de 1995 portée par Juppé a échoué en raison notamment d’une forte résistance populaire et de grèves.

En 2010, l’âge légal de départ à la retraite est porté à 62 ans, ce qui parait insuffisant pour beaucoup quant aux nécessités budgétaires, et trop tard pour d’autres – en particulier pour les salariés ayant des conditions de travail pénibles.

La réforme de 2014 ne remet pas en cause ce qui a été institué en 2010, tout en élargissant les possibilités de départ anticipé.

Le bilan de toutes ces réformes est négatif : les mesures ont été prises de façon tardive, et ne parviennent pas à éviter le déficit des comptes publics.

4)    Propositions d’orientation de la réforme 2014

Il est nécessaire de fonder un régime unique, géré par répartition et fonctionnant par points.

Le but poursuivi est que le système de retraite soit équitable pour tous, tout en étant plus économique (notamment pour les jeunes générations).

Un système idéal de retraite devrait permettre à chacun entre partir plus tôt à la retraite ou augmenter le montant de sa pension.

France Renaissance

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